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UN MONDE D'AVANCE - SECTION LEON BLUM
5 janvier 2009

BENOIT HAMON : "EN 2009 TOUT VA CHANGER, SAUF LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE"

BENOITBenoît Hamon réagissait aux vœux du Président de la République dès leur présentation. Une nouvelle année qui selon les dires du Président sera “plus dure” et qui va nous “forcer à changer” justifiant qu’il poursuivrait les réformes programmées. “La crise va obliger chacun de nous à changer sauf le président de la République. Le cap des réformes est maintenu” soulignait Benoît Hamon, le porte parole du Parti socialiste.

Il est comme toujours très à l’aise dans l’exercice qui consiste à s’adresser des auto satisfecit. Il se trouve formidable par exemple comme président de l’Union européenne, même si le sort de l’Ossétie et de la Géorgie restent en suspens. Nicolas Sarkozy oublie simplement que lorsque la crise est intervenue la France était déjà en pleine récession. Les chiffres du chômage étaient mauvais et la croissance en berne. La crise en peut donc pas servir de paravent ou d’excuse pour justifier la dégradation du pouvoir d’achat des ménages ou l’augmentation du chômage.

La politique de Nicolas Sarkozy a aggravé la crise. Ceci explique aussi sans doute pourquoi la situation des Français est plus difficile que celle de leur voisin en Angleterre ou en Allemagne.

Il a reconnu que pour 2009 ce serait plus dur. Il nous dit que la crise va nous forcer à changer pour nous justifier pourquoi lui ne changerait rien aux réformes programmées en 2008, qu’il compte poursuivre en 2009 ; réforme des lycées des collectivités territoriales et de l’hôpital public. Bref, la crise va obliger chacun de nous à changer sauf le président de la République. Le cap des réformes est donc maintenu.

Il y a des zones d’ombre dans ce discours. Il parle d’emploi et pourtant il ne remet pas en question la défiscalisation des heures supplémentaires qui aggrave le chômage. Il ne remet pas en question non plus le retour à l’équilibre des comptes dans l’hôpital public qui se traduira par 20  000 suppressions d’emplois. Il ne revient pas non plus sur le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans la Fonction publique ou la suppression de postes dans l’Éducation nationale. Il ne parle pas du soutien de l’économie et de l’emploi par la relance du pouvoir d’achat et de la croissance. Il ne parle pas non plus de celles et de ceux qui sont victimes de licenciements abusifs dans les entreprises qui en dépit du fait qu’elles gagnent de l’argent, continuent de licencier pour aller chercher fortune ailleurs.

Il n’y a rien de concret sur la question du pouvoir d’achat, rien de concret sur le porte-monnaie des Français et surtout aucune remise en cause des choix politiques qui ont été faits et qui continuent à faire en sorte que la situation de l’emploi soit aussi catastrophique. Les chiffres de l’emploi du mois de novembre sont les plus mauvais depuis 15 ans. Il y a là la marque à une forme d’obstination à mettre en œuvre une politique qui fait que Nicolas Sarkozy est le principal frein à ce changement dont le pays a besoin. Son bilan est catastrophique et il ne le regarde pas en face. Partout dans le monde, on fait des choix de soutien au pouvoir d’achat des ménages : Gordon Brown et la TVA, B. Obama qui propose un plan de soutien à l’automobile, conditionné à l’augmentation des salaires. Il y a des choix qui militent  pour une nouvelle régulation, mais nous poursuivons une politique libérale, sans remise en cause des heures supplémentaires. Tout le monde est invité à faire des efforts sauf ceux qui bénéficient déjà du bouclier fiscal et qui sont pourtant les seuls qui pourraient être utilement mis à contribution  pour relancer l’économie.

Il est frappant aussi de voir que Nicolas Sarkozy demande l’effort de tous. Or, s’il y en a un qui n’est moins légitime que tous les autres pour demander une telle chose, c’est bien lui. Les pays qui sortiront le plus vite de la crise sont ceux qui font confiance en leurs concitoyens. Or, nous avons assisté en 2008  à un recul sans précédent des libertés individuelles et collectives dans notre pays. La France a été rappelée trois fois à l’ordre par la Cour européenne des droits de l’Homme sur les conditions de reconduite des étrangers aux frontières et sur les conditions de détention. Le fichier Edvige, la liberté de la presse menacée, l’audiovisuel public est mis au pas et le président de la République dit qu’il maintient sa volonté de réformer la procédure pénale, quand on sait que le gouvernement a l’intention de d’avancer l’âge de rétention des mineurs à 12 ans. Nous sommes dans un pays où les libertés individuelles et collectives reculent et Nicolas Sarkozy est donc bien mal placé pour demander l’effort de tous.

En conclusion, je voudrais  aussi dire que les pays qui s’en sortiront le plus vite sont ceux qui sont rassemblés. Quand on a été le chef de l’État et le patron d’une politique qui passe son temps à dresser les Français les uns contre les autres, à stigmatiser une certaine catégorie de Français, quand on est l’architecte d’une telle politique, on est le moins bien placé pour parler de cohésion sociale. Le président la République s’est livré à un exercice de mots qui ne parviendront plus à masquer pour 2009 le bilan catastrophique de sa politique et son projet régressif pour la société.

Source : Site du Parti socialiste. Benoît Hamon est Porte-parole du Parti socialiste et député européen.

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