NOUS AVONS BESOIN D'UNE GAUCHE FORTE, PAR FATIMA FONSECA

Chacun le sait, la défaite du 7 juin dernier n’est qu’une nouvelle réplique d’un choc profond et  ancien qui remonte au moins à 2002. Depuis cette date, après chaque défaite, nos dirigeants - plus préoccupés de leur propre sort que de celui du parti et de ceux qu’il représente - ont avec plus ou moins de conviction, lancé des appels à - je cite- la réflexion, la rénovation, la modernisation, la refondation et la reconstruction du PS. Mais l’incantation n’est pas l’action et le parti socialiste n’est, aujourd’hui, toujours pas sorti d’une zone de turbulence qui le fragilise dangereusement.

Les responsabilités ne sont pas à chercher ailleurs qu’au sein de notre formation: nos incertitudes, notre inconstance, nos incohérences, nos divisions étalées et savamment entretenues… ont brouillé l’image du PS. Grand parti d'élus, il semble n'être plus qu' une machine à renouveler les mandats de ceux que la vox populi n'hésite plus à qualifier de "barons". Et que dire de ceux dont les propos inadmissibles n’ont plus rien à voir avec le socialisme ? Que dire de ceux qui, aux commandes depuis si longtemps, ont tourné rapidement la page de la défaite et n’ont déjà plus qu’une seule obsession : les présidentielles ? Que dire de ces transfuges, avides de pouvoir, qui passant dans l’instant de gauche à droite, ont dégoûté beaucoup de nos concitoyens de la politique et de ceux qui la font ? Ils ont par leur attitude et leurs piètres justifications participé à la diffusion de l’idée nocive pour la démocratie que tout se vaut et peut s’interchanger, que rien ne sépare plus la droite de la gauche… 

En ne votant pas pour le Parti Socialiste ou en s’abstenant, une partie des Français a  voulu sanctionner le PS à la hauteur de sa déception.

Pourtant, et nous devons nous en réjouir, les partis de Gauche ont réalisé, toutes tendances confondues, un score – relativement - honorable face à une droite arrogante mais qui est loin d’avoir fait le plein. La demande et le besoin de Gauche existent bien aujourd'hui.

C’est un devoir impérieux de la Gauche, et donc du PS, que de penser le monde qui vient et de proposer un modèle nouveau qui concilie nos idéaux qui n’ont pas changé: émancipation, solidarité, égalité, partage des richesses, justice sociale, principes républicains, laïcité, éducation…- et les impératifs écologiques. Nous sommes entrés dans un nouveau  cycle de notre histoire économique et sociale dont les conséquences seront aussi profondes et nombreuses que celles de la Révolution industrielle. Aujourd'hui comme hier, la Gauche doit porter le progrès social.

Plus que jamais nous avons besoin d’une Gauche forte de toutes ses composantes pour protéger les plus faibles. Le Parti Socialiste doit participer à ce projet de construction d’une société solidaire et fraternelle commun à toutes les forces de gauche.

Car n’en doutons pas ce sont les plus fragiles qui ici et ailleurs souffrent déjà et souffriront le plus dans un monde de la pollution généralisée, des ressources rares et chères. Ce sont eux qui souffrent des réformes réactionnaires et socialement injustes que la droite imperturbablement fait passer en France et en Europe, foulant aux pieds des droits fondamentaux.

Réaliste mais inventif, ambitieux et proche des citoyens le PS doit prendre sa place aux côtés des forces de Gauche - partis, syndicats et associations- pour ouvrir des perspectives d’espoir et convaincre à nouveau ceux qui – accablés et dégoûtés- ne votent déjà plus et tous ceux qui se sont détournés de lui.

Source : Fatima Fonseca est membre de la Commission Administrative (CA) de la Section Léon Blum au titre de la motion Un Monde d'Avance (UMA).