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UN MONDE D'AVANCE - SECTION LEON BLUM
1 décembre 2009

BASTIEN RECHER : FISCALITE ET MARGES DE MANOEUVRE, UN DEBAT AU COEUR DE LA GAUCHE

Alors que les finances publiques sont dans un état catastrophique, la droite poursuit la politique fiscale la plus inique qui soit.

Les mesures s’accumulent toujours dans le même sens ultralibéral, à contretemps de la crise et des aspirations des Français : poursuite de la politique d’exonérations de charges sociales pour les entreprises depuis 2002 (socialement et économiquement totalement inefficace), maintien du paquet fiscal, réduction de la TVA à 5,5 % dans la restauration, suppression de la taxe professionnelle sans aucune compensation pour les collectivités territoriales qui ne peuvent plus dès lors assumer les politiques sociales ni financer les services publics locaux...

Le but de Sarkozy et Fillon est double : favoriser fiscalement leur électorat bien sûr, mais aussi mettre en faillite les différentes caisses sociales et la capacité de l’Etat et des collectivités locales à intervenir dans l’économie, par le biais notamment des services publics. De peur de se voir sévèrement sanctionnés lors des élections régionales de 2010 sur leurs résultats en matière de politiques économique et sociale, ils organisent parallèlement un "enfumage" médiatique général avec le retour des vieilles antiennes de droite : identité nationale, immigration, insécurité...

Alors que faire à gauche ? Comment aborder la question fiscale dans la perspective de 2012 ?

Les débats récents et les interventions médiatiques de certains de nos camarades montrent qu’il existe, au sein du Parti socialiste, une tendance qui voudrait tenter d’imposer un discours minimaliste sur les questions fiscales. Selon eux, la droite a ruiné le pays, et nous allons donc devoir mener une politique de rigueur pour assainir les finances publiques.

Alors bien sûr, ils expliquent qu’il faudra revenir sur le paquet fiscal et rétablir une certaine progressivité de l’impôt. Mais ce qu’ils mettent en avant ce ne sont pas les politiques sociales qu’ils pourront mener, c’est seulement leur brevet de bons gestionnaires ! Tout se passe comme si le sujet permettait aux anciens (?) socio-libéraux de se refaire une virginité après l’échec des politiques menées et les sanctions de la social-démocratie, dévoyée dans la fameuse "troisième voie" dans toutes les élections depuis près de dix ans partout en Europe. Sous prétexte de combler les déficits, ils tentent un coup de force idéologique pour imposer les vieilles idées du "moins d’Etat" qui étaient déjà au cœur des politiques menées par Blair, Schroeder ou encore Prodi. La première convention nationale de notre parti portera justement sur le nouveau modèle de société que nous voulons : il semble urgent dès lors de débattre de la façon dont nous dégagerons les marges de manœuvre pour créer une société plus solidaire.

Nous, à la motion Un Monde d’Avance, nous souhaitons renouer avec un réel volontarisme de gauche et dégager des marges de manoeuvre fortes pour mener des politiques sociales ambitieuses. Il ne suffira pas de refaire et de reconstruire ce que la droite a consciencieusement détruit pour revenir à un âge d’or supposé qui serait celui de notre passage à Matignon entre 1997 et 2002. Il faudra le faire, bien sûr, même si certains socialistes sont finalement en deçà de cette expérience dans les perspectives qu’ils proposent, mais il faudra surtout faire mieux et faire plus.

Faire mieux : en nous débarrassant de nos travers gestionnaires qui nous ont coûté cher lors de notre dernière expérience gouvernementale. Souvenons-nous de Lionel Jospin refusant d’augmenter le recrutement des infirmières et de revaloriser cette profession en invoquant les dieux de l’orthodoxie budgétaire… On mesure encore les conséquences de ce choix : conséquences politiques pour la gauche en 2002, et conséquences sociales sur notre système de santé.

Faire plus : d’abord en dégageant des marges de manœuvre fiscales (moratoire général sur les exonérations de charge sociales, réhabilitation de l’impôt sur le revenu et renforcement de son caractère progressif, réflexion sur les impôts indirects...), en étendant le champ des services publics, en créant un pôle financier public, en un mot en redonnant toute sa place à la puissance publique pour corriger les dégâts suscités par la crise et aggravés par la politique gouvernementale.

Venez en débattre avec nous dès le 16 décembre, lors de notre première réunion "Une Gauche d’Avance" !


Source : La Lettre aux militants, UMA 11e, Décembre 2009. Télécharger La Lettre aux militants, ici.

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